On a tous en nous quelque chose de Belmondo...

Quelle femme n’a pas rêvé de vendre le New Yorker sur les champs Elysées en tee shirt et pantalon vintage à Belmondo qui vient de l'inviter à Rome (À Bout de souffle), et vous les garçons, n’avez-vous pas eu envie de survoler avec autant de naturel la lagune de Venise accroché à un hélico en caleçon à pois rouge (Le Guignolo), et nous les filles de rire au grand soleil en écoutant ses blagues les cheveux au vent en Aston Martin DB5, et nous tous, de beugler Nuit de Chine, complètement ronds, en duo avec Gabin, à minuit, dans les ruelles de Villerville (Un Singe en hiver)…

Le théâtre des Variétés, reproduction disponible numérotée 9/10 signée, dans un 60 x 80 marges blanches (dessin original 78 x 56 cm) - 350 euros

Pour ma part, j’ai eu le bonheur de croiser Jean-Paul Belmondo, grâce à Agathe Natanson et Sabine Haudepin, et comme dit l’autre (c’est définitif et irréfutable) : « les plus grands sont les plus simples ». C’est une grande chance...
Je souhaitais vous la faire partager car on ne dit jamais assez de bien des gens exceptionnels, et surtout, de ceux qui nous ont donné de la Joie !

En mars 1994 je commençais un grand dessin de son théâtre, celui des Variétés, administré alors par son frère, Alain Belmondo.
C’est un des rares théâtres de Paris à posséder une allée centrale avec l’Odéon, où elle fut supprimée en 2007 lors des travaux. On y jouait alors Le diner de cons dont vous voyez le décor (pensée émue pour Jacques Villeret). C’est ici que le génie d’Offenbach enchanta la vie des Parisiens. Je passais des heures seule dans la salle mythique, avec pour seule compagnie les âmes amies de toutes les époques. Parfois me rendait visite le chat noir et blanc du gardien, cheminant le long du rebord de la corbeille, de la cour au jardin, puis du jardin à la cour, aller-retour sur le velours et contrôle méthodique de son territoire.

Le Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris , reproduction disponible numérotée 9/10 signée, dans un 60 x 80 marges blanches (dessin original 78 x 56 cm) - 300 euros

Le CNSAD, 34 x 46 cm, collection privée Gérard Desarthe - Figure avec 12 autres théâtres dans le "Calendrier des Théâtres" - Imprimé en 1998 par Alain Pivot , textes André Degaine - 50 euros

Le salon d'Agathe Natanson à Noël, détail, 55 x 35 cm, collection privée Agathe Natanson

En 1996 la charmante et délicieuse actrice Agathe Natanson m’ayant demandé un dessin de son salon fort joliment décoré pour Noël, j’eu le plaisir de rencontrer son futur époux Jean-Pierre Marielle, totalement amoureux.
Tous deux me commandèrent un dessin du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris pour l'anniversaire de leur grand ami Jean-Paul.

J’avais déjà dessiné à deux reprises la salle aux décors pompéiens du CNSAD, magnifiquement restaurée : elle figure dans mon Calendrier des Théâtres* (en vente à la boutique), accompagnée d'un texte de Gérard Desarthe.

Le Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris, collection Jean-Paul Belmondo
Une reproduction disponible, signée numérotée 10/10, marges 15 cm, 60 x 80 cm - 300 euros

Pour Belmondo, Jean-Pierre Marielle me demanda un dessin spécial,réalisé sur place comme d’habitude, mais d’un certain point de vue. Il s’agissait d’ajouter les rideaux rouges de l’époque, auxquels leur camarade du Conservatoire s’était accroché depuis la loge du premier balcon, pour arriver façon Tarzan sur le plateau, dans des nuages de poussière, sous le regard médusé de Pierre Dux (les mètres carrés du tissu s’étant décrochés !).

Sabine Haudepin, sa pétillante partenaire dans Kean en 1987,  rencontrée sur le doublage du film d’Ettore Scola La Famiglia me permit, lors des représentations de La Puce à l’oreille (mise en scène par Bernard Murat en 1996 : elle y interprétait brillamment Lucienne Homenidès de Histangua auprès d’un Belmondo devenu Victor-Emmanuel Chandebise & Poche son sosie) de passer quelques soirées familiales et bon enfant dans le Foyer des Variétés où je dessinais les acteurs attendant leur entrée en scène sur les canapés rouges. 

Sabine Haudepin au foyer des Variétés
Adam et Éve de Paul Belmondo au jardin des Tuileries

À l’époque je préparais une petite expo au Palais des congrès et rêvais d’un texte du Magnifique* pour y accompagner le dessin de son théâtre. Sabine alla lui en parler dans sa loge et revint me chercher, je la suivis et montrais à Monsieur Belmondo mon dessin des Variétés. Quelques jours après je reçu sur le papier à entête du théâtre ce texte généreux, brillant et drôle, comme lui…

Pour le remercier j’allais lui dessiner Adam et Ève, sculptures de son père, que vous pouvez voir dans les jardins des Tuileries.

Lettre de Jean-Paul Belmondo sur le papier à entête du théâtre des Variétés

Seize ans plus tôt, dans la cathédrale de Brasilia, les pieds sur le dossier de la chaise de devant (au grand scandale d’un fidèle en prière…) mon carton à dessin 55 x 45 calé sur les genoux : il fallait bien que je m’appuyasse sur quelque chose pour, penchée en arrière, capter à la plume sans repentirs les énormes statues d'anges pendues au plafond, diantre !

Octobre 1980, Brasilia, dessin original 45 x 40 cm, 500 euro

Au cours de ces heures d’acrobatie j'avoue avoir pensé bien plus à Belmondo dans le film de Philippe de Broca qu’à la Sainte vierge : quand la plus petite chapelle perdue dans la campagne m’incite à croire à tout ce qui nous dépasse et entrer en dévotion illico, le béton d’Oscar Niemeyer ne me portait guère au mysticisme ! Je ne savais pas qu’au hasard du destin… au hasard du dessin... j’atterrirais plus tard dans la loge de L’Homme de Rio*…

Le baiser, de Paul Belmondo, mairie du 20ème
Gina Lollobrigida, Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, Les 101 Nuits d'Agnès Varda, détail central
Dimensions du dessin complet 57 x 39 cm : 600 €

Du nouveau dans la boutique : offrez un Dubreuil à Noël !
il sera accompagnée de sa petite histoire…
toujours pleine de rebondissements !
*Les liens sont en jaune.

Catherine Dubreuil